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La Leptospirose

Une maladie infectieuse sous estimée et potentiellement grave

Étiquette : activités de loisirs

Loisirs en eaux douces : attention au risque de leptospirose !

Avec l’arrivée des chaleurs estivales, l’engouement pour les loisirs aquatiques en eaux douces ne cesse d’augmenter : la baignade, la plongée, le canoë-kayak, le rafting ou encore la planche à voile. Très populaires, ces activités se retrouvent parmi les causes principales de contamination à la leptospirose dans le cadre des loisirs. Parmi les victimes, en 2016, 14 kayakistes contractent la leptospirose en d’Ille-et-Vilaine ; en 2018, un triathlète de 44 ans décède dans la région de Libourne ; en 2019, 2 personnes sont hospitalisées après s’être baignées dans une rivière de Haute-Saône.

Protégez-vous et vos proches :

  • Eviter les baignades en eaux mal connues
  • Désinfecter et protéger vos plaies cutanées
  • Porter des équipements de protection en fonction de l’activité
  • Penser à la vaccination pour les personnes particulièrement exposées, proposée au cas par cas par le médecin en complément des moyens de protection.

En cas de syndrome grippal, pensez à informer votre médecin si vous avez pratiqué une activité à risque de leptospirose dans le mois précèdent !

« Prévenir est notre métier. Protéger est notre devoir », IMAXIO

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Regards sur la Leptospirose n°18

La leptospirose : risque d’exposition croissant dans le cadre des loisirs

En France, le nombre de cas de leptospirose a augmenté depuis 2014 pour passer à plus d’1 cas par jour1 ! Cette maladie, principalement associée aux risques professionnels dans certaines branches, telles que l’assainissement, les travaux publics ou encore la pisciculture et l’entretien des espaces naturels, est de plus en plus souvent contractée à l’occasion de la pratique d’activités de loisirs exposant à l’eau douce et à l’environnement souillés par l’urine des rongeurs. Quels sont les activités récréatives concernées ? Quels sont les facteurs de risque et quelles sont les précautions à prendre pour prévenir cette maladie potentiellement mortelle dans le cadre des loisirs ?

Pour plus d’information :

 

www.leptospirose-prevention.fr

 

ou leptospirose@imaxio.com

Avec l’augmentation de l’incidence ces dernières années en France comme au niveau mondial2,3, la leptospirose continue à préoccuper les autorités sanitaires. Dans les régions tropicales, les leptospires étant très présents dans le milieu naturel, cette maladie apparaît comme un réel problème de santé publique (ex : Antilles, Ile de la Réunion, Océanie…). Des cas survenant au cours d’événements sportifs, ou de catastrophes naturelles principalement inondations et cyclones sont décrites partout dans le monde y compris dans les pays tempérés (ex : en France métropolitaine, 43 cas signalés l’été de la canicule 20034, 14 cas groupés chez les kayakistes en 20165, 5 cas groupés en automne 20176ou encore la mort d’un triathlète en été 20187). Le réchauffement climatique pouvant être à l’origine de la multiplication des évènements climatiques extrêmes et des précipitations élevées favoriserait la diffusion de cette maladie.

Les activités et sports de nature

Avec le développement de l’urbanisation, les activités de loisir sont davantage orientées vers les activités en plein air qui peuvent exposer à des risques de leptospirose en facilitant le rapprochement entre l’homme et les animaux ou les environnements infectés. La leptospirose étant transmise par l’urine des animaux principalement les rongeurs (rats, ragondins…), l’infection de l’homme, la plupart du temps, n’est qu’accidentelle. Elle repose principalement sur un contact indirect avec l’urine de ces animaux, dans un environnement contaminé. Les leptospires peuvent survivre dans le milieu extérieur humide et en particulier dans l’eau douce et dans la boue pendant plusieurs mois, même à des températures aussi basses que 4°C8 et pénètrent dans l’organisme à travers les plaies, les muqueuses (nez, bouche, yeux) et même la peau saine macérée.

Des activités qui se déroulent sur l’eau ou dans l’eau douce : la baignade, le triathlon, la plongée, le canoë-kayak, le rafting ou encore la planche à voile sont aujourd’hui de plus en plus populaires et se retrouvent parmi les causes principales de contamination dans le cadre des loisirs. En septembre 2016, 14 cas groupés de leptospirose ont été décelés chez les kayakistes ayant été au contact avec les eaux de la Vilaine dans le département d’Ille-et-Vilaine5. Et en 2018, un triathlète de 44 ans est décédé dans la région de Libourne, en Gironde, après avoir contracté la leptospirose7.

D’autre activités et sports de nature pratiqués dans un environnement humide ou dans la boue représentent également un facteur de risque : la spéléologie, le canyoning, les parcours en pleine nature (raids) ou dans la boue (Mud Day), mais aussi le jardinage9. Ainsi, en 2017, 5 cas avérés de leptospirose ont été diagnostiqués chez des personnes faisant partie d’un même groupe qui a pratiqué le canyoning en septembre 2017 en Savoie6. Et dans les départements d’Outre-Mer, le jardinage est une des activités principales à risque.

Enfin les activités exposants au contact direct avec les animaux ou un environnement infectés telles que la chasse, le piégeage ou encore la pêche présentent également le risque d’attraper cette maladie. La presse rapporte régulièrement des cas graves ou mortels de leptospirose humaine parmi les piégeurs, au contact fréquent de ragondins et de rats musqués, porteurs de cette maladie.

Comment se protéger de la leptospirose ?

  • Lutter contre la prolifération des rongeurs
  • Assurer une bonne gestion des déchets
  • Eviter les baignades en eaux mal connues et surtout après de fortes pluies
  • Porter des équipements de protection (bottes, combinaison, lunettes de protection…)
  • Eviter tout contact des mains souillées avec ses yeux, son nez et sa bouche
  • Désinfecter et protéger ses plaies cutanées avec un pansement imperméable
  • Se laver les mains à l’eau potable et au savon
  • Consulter son médecin traitant en cas de syndrome grippal
  • La vaccination est recommandée sur avis du médecin, associée aux autres moyens de protection pour des sujets particulièrement exposés

Les voyages internationaux : un facteur de risque

A l’échelon mondial, on dénombre chaque année un million de cas sévères de leptospirose qui seraient à l’origine de 60 000 décès3, mais ces chiffres sont probablement sous-estimés du fait de l’absence de spécificité des symptômes, et aussi de techniques diagnostiques difficiles à mettre en oeuvre ou à exploiter.

De nos jours, les voyages internationaux ont pris une importance sans précèdent et pour les personnes qui se rendent dans un pays tropical ou subtropical, le risque de contracter une leptospirose est encore plus élevé. En effet, la chaleur et l’humidité dans les tropiques sont favorables à la survie des leptospires dans ces milieux naturels. On retrouve le caractère saisonnier de la leptospirose sur ces territoires avec une augmentation du nombre de cas lors de la saison des pluies ou après des phénomènes climatiques inhabituels (ouragans, inondations). Parmi ces pays nous retrouvons l’Inde, le Sri Lanka, la Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie, la Chine, les Seychelles, les Caraïbes, le Brésil et les îles pacifiques10 mais également les régions françaises d’Outre-Mer, où l’incidence en 2017 est 7 à 80 fois plus élevée qu’en France métropolitaine.1

L’engouement grandissant pour les loisirs aquatiques et les compétitions sportives en milieu tropical, qui s’accompagnent de rassemblement important de participants, créent des conditions propices à la contamination par les leptospires. Des cas groupés ont été rapportés après la pratique de loisirs aquatiques comme la natation, le rafting ou encore après les compétitions de course d’endurance en plein air ( trail), à l’exemple du Trail Tchimbé Raid 2009 en Martinique11 ou de l’Eco Challenge Sabah 2000 en Malaisie12. Ainsi au Pays- Bas, entre 2009 et 2016, 224 cas de leptospirose reportés étaient en rapport avec un voyage à l’étranger, parmi lesquels 53,7% de cas graves qui ont été hospitalisés.13

Malgré la fréquence élevée de cas de leptospirose rapportés au retour de voyages, il est probable que dans ce contexte particulier la maladie reste encore sous diagnostiquée. La sensibilisation des voyageurs aux moyens de prévention contre la leptospirose est donc primordiale pour leur permettre d’identifier les activités à risque et prendre les mesures préventives adéquates.

Références bibliographiques

1. Centre national de référence de la leptospirose. Rapport annuel d’activité 2018 pour l’année 2017.
2. Costa F, Hagan JE, Calcagno J, Kane M, Torgerson P, Martinez-Silveira MS, et al.Global morbidity and mortality of leptospirosis: a systematic review. PLoS NeglTrop Dis 2015;9:e0003898.
3. L. Filleul et al. ; Santé Publique France – La leptospirose dans les régions et départements français d’outre-mer; Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire ; 4 avril 2017 ; numéro 8-9.
4. Capek I et Vaillant V. Leptospirose en France métropolitaine. Été 2003.
5. Y. Guillois, P. Bourhy, F. Ayral, M. Pivette, A. Decors, H. Aranda Grau, C. Malhere, B. Combes, M. Le Guyader, A. Septfons. An outbreak of leptospirosis among kayakers in Brittany, North-West France, 2016. Euro Surveill. 2018;23(48):pii=1700848.
6. G. Terpant, A. Septfons, P. Bourhy, N. Grangeret, J. Neasta ou J.-F. Franconie. Outbreak of leptospirosis during a canyoning weekend, France, 2017.
7. www.ladepeche.fr – Gironde un triathlète décède d’une leptospirose – 2018-05-31
8. G. André-Fontaine, «Waterborne Leptospirosis: Survival and Preservation of the Virulence of Pathogenic Leptospira spp. in Fresh Water. »Curr Microbiol. 2015 Jul;71(1):136-42.
9. Watrin M. Étude descriptive des cas de leptospirose diagnostiqués en Normandie sur la période 2010-2014. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire ; 2016: 1-28.
10. Van de Werve, C. (2010-2011). Leptospirose et voyages. Bordeaux: Université Victor Segalen.
11. Patrick Hochedez, Jacques Rosine, Rafaelle Théodose, Sylvie Abel, Pascale Bourhy, Mathieu Picardeau, Philippe Quénel, and André Cabié. Outbreak of Leptospirosis after a Race in the Tropical Forest of Martinique. Am. J. Trop. Med. Hyg., 84(4), 2011, pp. 621–626.
12. Sejvar, J., E. Bancroft, et al. (2003). « Leptospirosis in « Eco- Challenge » athletes, Malaysian Borneo, 2000. » Emerg Infect Dis 9(6): 702-7.
13. De Vries SG et coll. : Travel-related leptospirosis in the Netherlands 2009-2016: An epidemiological report and case series. Travel Med Infect Dis., 2018; 24: 44-50.
14. Avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, relatif aux Recommandations pour la prévention de la leptospirose en population générale, séance du 30 septembre 2005

Regards sur la Leptospirose n°9

Geneviève André-Fontaine,

professeur d’infectiologie
retraitée de l’Ecole Nationale
Vétérinaire de Nantes

Les leptospires : une résistance étonnante, même à 4°C

Encore très récemment, nous pensions qu’une température de 15 à 30°C était indispensable à la survie des leptospires dans le milieu naturel. Or, une étude publiée par Geneviève André-Fontaine, professeur d’infectiologie retraitée de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes(1), montre que les leptospires du sérogroupe Icterohaemorrhagiae peuvent survivre jusqu’à 300 jours maximum dans une eau douce à seulement 4°C. Une résistance exceptionnelle et inattendue, qui pourrait impacter l’estimation du risque de contracter la leptospirose sur le territoire français…

« Dans les eaux de
surface, les leptospires
sont capables de résister
pendant des temps
très longs. »

Bactéries responsables de la leptospirose, les leptospires sont des filaments spiralés extrêmement fins, dotés d’une mobilité extraordinaire dans les milieux liquides. Les leptospires du sérogroupe Icterohaemorrhagiae sont les plus fréquemment rencontrés en clinique humaine en France, et responsables des formes les plus graves.(2)

La transmission de la maladie peut s’effectuer soit par contact direct avec les urines d’animaux infectés, principalement de rongeurs, soit par contact avec les eaux douces souillées par ces urines.

Mais combien de temps les leptospires peuvent-ils résister dans ces eaux douces, sans nutriment, à des températures qui peuvent être très variables ? C’est à cette question que répond le professeur Geneviève André-Fontaine dans une étude publiée en 2015 intitulée « Waterborne Leptospirosis: Survival and Preservation of the Virulence of Pathogenic Leptospira spp. in Fresh Water » (1). L’équipe de recherche a inoculé une souche pathogène du groupe Icterohaemorrhagiae dans différentes eaux naturelles et pures, commercialisées pour la consommation et ne contenant donc aucune matière organique permettant aux bactéries de survivre. Des échantillons de ces eaux contaminées au laboratoire ont ensuite été conservés pendant 20 mois à une température de 4°C, 20°C ou 30°C. Les analyses effectuées ont démontré que la survie moyenne des leptospires était de 130 jours à 4°C, 263 jours à 20°C et 316 jours à 30°C.

L’étude met en évidence la capacité des leptospires à survivre dans des eaux douces pendant des périodes extrêmement longues, mais également à préserver leur virulence.

Un impact sur l’évaluation du risque en France métropolitaine ?

Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur le risque d’exposition à la leptospirose en zone non tropicale. En effet, sur la base des éléments mis en avant par Ian R. Ferguson en 1994(3), la communauté scientifique et médicale estimait que la bactérie pouvait survivre jusqu’à 6 mois dans des substrats humides, selon les conditions. L’eau froide des rivières, en particulier, était jugée peu favorable aux leptospires.

Or, on sait désormais que même si elles ne s’y multiplient pas, les bactéries du sérogroupe Icterohaemorrhagiae sont capables de résister plus de dix mois dans l’eau à une température de 4°C, et au moins 20 mois à 30°C, en conservant leur caractère pathogène. L’estimation du risque lié à la pratique d’activités professionnelles mais aussi de loisirs dans les rivières et plans d’eau français, même en montagne, pourrait donc prendre une nouvelle dimension, alors que ces activités de loisirs sont en plein développement.

L’exposition au risque est à pondérer en fonction des conditions climatiques, et également en fonction du nombre et de la nature des animaux réservoirs de ces bactéries présents dans l’environnement. Ces animaux porteurs apparemment sains peuvent en permanence contaminer et re-contaminer l’eau par leurs urines.

A la suite des récentes inondations qui ont touché le Nord de la France, une recrudescence de rats a pu être observée dans les zones sinistrées(4).A la lumière de ces nouvelles connaissances, on peut se demander si, en favorisant à la fois la dissémination et la survie des leptospires, la montée des eaux de la Seine et de ses affluents pourrait conduire à une hausse du nombre de cas de leptospirose dans les régions touchées…

« Rappel :
les microlésions cutanées
constituent la principale
porte d’entrée des
leptospires dans
l’organisme. »

Pour plus d’information :
www.leptospirose-prevention.fr
ou leptospirose@imaxio.com

Loisirs aquatiques : « Mieux vaut être conscient du risque et s’en prémunir ». Le témoignage de Nicolas, 37 ans*

« La leptospirose est considérée comme une maladie des égoutiers et l’on ne s’attend pas à y être exposé dans un tel contexte…»

En avril 2015, Nicolas participe à une course à obstacles en Sologne. Le principe : courir, franchir des obstacles, ramper dans la boue, nager dans des étangs…, sur une distance totale de 10 kilomètres. Sur ce parcours, Nicolas s’écorche les genoux en rampant dans une buse d’eau pour passer sous un petit pont.

Une semaine plus tard, alors qu’il part en déplacement professionnel en Afrique, lors de son vol aller, il est pris de violents frissons, transpire beaucoup, ressent des courbatures dans tout le corps et de fortes douleurs lombaires. Malgré le paracétamol, son état ne s’améliore pas et quand il rentre en France, au bout d’une semaine, un ictère visible au niveau des yeux, une desquamation importante et des douleurs aux genoux s’ajoutent à la liste de ses symptômes. Il est alors pris en charge par les urgences puis placé en isolement, son récent séjour en Afrique faisant craindre un cas d’Ebola. Après perte de connaissance, son état semble de plus en plus critique et le pronostic vital engagé, il pense que c’est la fin.

Les tests biologiques permettent alors de poser un diagnostic de leptospirose. C’est à ce moment-là que le lien est fait avec la lésion aux genoux… Grâce au traitement antibiotique, Nicolas est tiré d’affaire. « J’ai probablement été sauvé par le fait d’avoir bu beaucoup d’eau pour obliger mes reins à fonctionner », confie-t-il. Aujourd’hui, il regrette que les participants à ce type d’activités ne soient pas plus informés sur le risque de leptospirose et les moyens de prévention adéquats !

Références bibliographiques

1. Andre-Fontaine G, et al. Waterborne Leptospirosis: Survival and Preservation of the Virulence of Pathogenic Leptospira spp. in Fresh Water. Curr Microbiol. 2015 Jul;71(1):136-42.
2. Rapport annuel d’activité 2015 pour l’année d’exercice 2014 du Centre National de Référence de la Leptospirose, Institut Pasteur Paris
3. Ferguson IR. A European Perspective on Leptospirosis. Microbiology Europe 1994; Jan-Feb: 8-11
4. http://www.larepublique77.fr/2016/06/14/inondations- une-campagne-pour-eviter-la-multiplicationdes- rats-2/

* Propos recueillis par Nathaly Mermet, journaliste scientifique.

Regards sur la Leptospirose n°5

La leptospirose dans les loisirs : méconnaissance d’un risque qui augmente

Le nombre de cas de leptospirose en France métropolitaine est en augmentation depuis plusieurs années et, parmi eux, les cas dus aux activités de loisirs sont ceux qui progressent le plus vite. Une étude sur 20 ans menée en Californie a montré une augmentation de 26% du nombre cas déclarés suite à une exposition dans le cadre des loisirs.(1)

Eco Challenge Sabah
2000 en Malaisie
44% des athlètes ont été
testés positif à la
leptospirose et
29 hospitalisés.(2)

Cette augmentation a pour origine 2 facteurs : un engouement grandissant pour les sports de nature et une méconnaissance générale de la pathologie, de ses modes de contamination et de ses conséquences par les pratiquants.

On distingue 2 types d’activités à risque : les activités au contact d’eau douce et les activités au contact d’animaux.

C’est parmi les activités au contact d’eau douce comme le kayak, le canyoning ou encore le triathlon que l’on trouve le plus de cas et en particulier des cas groupés. On a ainsi pu voir plusieurs dizaines de cas de leptospirose suivants des compétitions dans des zones aux climats tropicaux, à l’exemple de l’Eco Challenge Sabah 2000 en Malaisie, où près de 44% des athlètes avaient été testés positif à la leptospirose et 29 hospitalisés.(2)

Mais la maladie se développe également sous nos latitudes. A titre d’exemple en Irlande lors d’une compétition de canoë sur la rivière Liffey, 9,2% des athlètes avaient contracté la pathologie et 5 ont dû être hospitalisés.(3) De la même manière l’Allemagne(4), l’Autriche(5) ou encore l’Angleterre(6) ont connu des épisodes de leptospirose suite à des compétitions sportives.

 

En France, à l’exception d’un cas contracté par un triathlète dans les Alpes Maritimes, les cas les plus récents remontés dans le cadre des loisirs sont davantage associés aux activités de baignade. Ainsi la Charentes Maritime, l’Aube, les régions Rhône Alpes et PACA ont déclarés des cas chez des baigneurs.(7)

Le risque est d’autant plus difficile à prévenir que le test des eaux se révèle le plus souvent peu probant : lors d’un triathlon dans l’Illinois après lequel 54 athlètes avaient contractés la maladie, 27 prélèvements ont été effectués sur le point d’eau traversé par les nageurs, 1 seul s’est révélé positif.(1)

 

« On sait cependant que certains facteurs comme les fortes pluies, particulièrement durant les mois les plus chauds, sont favorables à la dispersion de la bactérie dans l’environnement.(1) »

Les activités à risque au contact d’animaux sont le plus souvent la chasse, le piégeage et la pêche. Les cas déclarés suite à ces activités sont le plus souvent isolés mais les malades, moins encadrés et informés, peuvent développer des formes plus graves. Ainsi, en France métropolitaine, ces trois dernières années ont été marquées par des décès dus à la leptospirose chez des chasseurs en Gironde et dans l’Aisne. (7)

« La leptospirose représenterait jusqu’à 24% des fièvres d’origines indéterminées déclarées suite à un voyage.(3)« 

Pour plus d’information :
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ou leptospirose@imaxio.com

Leptospirose et Voyages : The Honey Moon Fever ?*

*La fièvre de la Lune de Miel

En début d’année une étude décrivant un cas de leptospirose chez un couple de retour d’un voyage-aventure en Colombie titrait : « la leptospirose présentée comme la fièvre de la lune de miel » (Leptospirosis presented as honeymoon fever), évoquant l’augmentation du nombre de cas importés.(7)

En effet, depuis le début du XXIème siècle, le nombre de voyageurs internationaux est en constante augmentation et devrait atteindre les 1.6 milliards d’ici 2020.(8) Les habitudes de voyage des touristes occidentaux sont en plein changement et leur attrait pour le tourisme d’aventure intercontinental, notamment dans les pays tropicaux ou sub-tropicaux, est grandissant. Dans certains de ces pays, où les maladies infectieuses sont endémiques, ce changement d’habitudes a également pour conséquence une hausse du nombre de cas des pathologies rapportées de voyages, dont la leptospirose(8). Difficile de donner un nombre de cas précis étant donné son tableau clinique peu spécifique et le nombre de maladies prioritairement envisagées dans le diagnostic (palu, dengue, zika, chikungunya, fièvre Q, etc..).On estime cependant qu’elle représenterait jusqu’à 24% des fièvres d’origines indéterminées déclarées suite à un voyage.(9)

 

 

En effet, l’incidence de la leptospirose est 20 à 50 fois plus élevée dans les tropiques que dans les climats tempérés puisque la chaleur et l’humidité sont favorables à la survie de la bactérie.(9)

Lors d’une étude menée à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière de Paris entre janvier 2008 et septembre 2011, les cas de leptospirose rapportés de voyages provenaient principalement d’Asie, d’Afrique, des îles des mers Caraïbes et de l’Océan Indien.(9)

Les activités aquatiques en eau douce représentent un facteur de risque majeur dans ces zones exposées. En effet, les cas diagnostiqués étaient principalement secondaires à des baignades ou à la pratique de sports aquatiques, tels que le canyoning, le rafting, le kayak ou la spéléologie.(9)

Références bibliographiques

(1) A.M. Monahan et al., Leptospirosis: risks during recreational activities, The Society for Applied Microbiology, Journal of Applied Microbiology 107 (2009) 707–716
(2) James Sejvar et al., Leptospirosis in “Eco-Challenge” Athletes, Malaysian Borneo, 2000, Emerging Infectious Diseases • Vol. 9, No. 6, June 2003
(3) Boland et al. A cluster of leptospirosis cases in canoeists following a competition on the River Liffey, Epidemiol. Infect. (2004), 132, 195–200
(4) Brockmann et al. Outbreak of leptospirosis among triathlon participants in Germany, 2006 BMC Infectious Diseases 2010, 10:91
(5) Radl C et al. Outbreak of leptospirosis among triathlon participants in Langau, Austria, 2010, Wien Klin Wochenschr. 2011 Dec;123(23-24):751-5
(6) https://www.gov.uk/government/news/ leptospirosis-associated-with-a-triathlon-event (7) Veille presse
(7) B. de Sainte Marie et al. Leptospirosis presenting as honeymoon fever, International Journal of Infectious Diseases 34 (2015) 102–104
(8) Colleen Lau et al., Leptospirosis : An emerging disease in travellers, Travel Medicine and Infectious Disease (2010) 8,33-39
(9) Charlotte Van de Werve et al., Travel-Related Leptospirosis : a series of 15 imported cases, Journal Travel Med, 2013, 20:228-231

Regards sur la Leptospirose n°4

77 cas de leptospirose étudiés pour mieux comprendre la maladie en France

D’après le Centre National de Référence des Leptospires (CNRL), l’hétérogénéité dans l’incidence de la leptospirose humaine entre les départements repose essentiellement sur trois critères : la di(culté à poser le diagnostic, la non-obligation de déclaration des cas et la sensibilisation des médecins locaux à la pathologie. Par exemple on a pu lire dans la presse régionale en ce début d’année le témoignage d’un retraité du Nord-Pas-de-Calais qui a développé une forme grave de la leptospirose, diagnostiquée dans un premier temps comme une grippe par son médecin traitant.

Récemment,
la leptospirose dans
la presse :

Extrait de l’article de la Voix du Nord, du 30 janvier 2015/ P. P. (CLP) :

Un retraité, ancien professeur à l’université de Lille, originaire de Nieurlet, a contracté la leptospirose, en novembre. « J’habite depuis quarante-cinq ans dans le marais, à la lisière de Clairmarais. En novembre, une fuite d’eau m’a contraint à réaliser de nombreux sondages à 1,5 mètre de la rivière avec des gants étanches. Le samedi suivant, je me suis levé plutôt malade, genre état grippal. Deux jours plus tard, le médecin confirme la grippe, n’ayant jamais vu de cas de leptospirose. Mais le surlendemain, il m’était impossible de manger et je souffrais de saignements de nez. »

[…] Lors de la consultation qui suit, le retraité évoque la leptospirose […]. Son médecin lui prescrit une prise de sang, son teint est jaune. Il se retrouve aux urgences. Un traitement antibiotique et quinze jours d’hospitalisation plus tard, la leptospirose est confirmée. « Deux mois après, je n’ai pas encore retrouvé mon tonus », explique t-il.

Or chaque année la Franche-Comté affiche dans le rapport d’activité du CNRL une incidence très supérieure à l’incidence nationale. Le Dr Jean-Marie Estavoyer, ancien Médecin Chef du Service Infectiologie de Besançon, a publié en 2013 les données regroupant une partie des cas de leptospirose qu’il a traités au cours de sa carrière au sein du CHU. Une revue de 77 cas sur 15 ans, soit 5 cas par an en moyenne, un échantillonnage rare en France tant au regard du nombre de patients rassemblés que de la profusion des informations recueillies, dont voici le résumé :

Comme c’est souvent le cas en matière de leptospirose humaine, l’essentiel des patients étaient des hommes, âgés d’environ 42 ans. Leur activité professionnelle était en cause dans un tiers des cas, avec en tête des expositions l’agriculture et les activités vétérinaires, suivies par les activités du BTP et les travaux des employés des collectivités.

Il a été contaminé par la bactérie en rinçant sa main écorchée dans le torrent à proximité.

Ainsi la presse a récemment relaté le cas d’un employé des collectivités du département des Hautes Pyrénées qui a contracté la leptospirose en travaillant au déblaiement d’une habitation après les récentes crues du mois de juin dernier. Il a été contaminé par la bactérie en rinçant sa main écorchée dans le torrent à proximité. Fort heureusement il a rapidement été pris en charge par le Centre Hospitalier de Tarbes où la leptospirose a été diagnostiquée.

Extrait de l’article de Dépêche du midi, du 24 juin 2014/ Thierry Jouve

Un cas de leptospirose, appelée aussi la « maladie du rat», est en cours de confirmation de diagnostic dans les Hautes-Pyrénées. Le sujet infecté est un pelliste mandaté par le conseil général, qui a effectué des travaux de déblaiement sur une maison emportée par le torrent à Germssur- l’Oussouet, suite aux inondations des vendredi 13 et samedi 14 juin consécutives au violent orage qui s’est abattu entre Bagnères et Lourdes. Le pelliste s’est coupé à une main en déplaçant un panneau de signalisation endommagé et il a nettoyé sa plaie dans l’eau de la rivière contaminée. […]

Le lundi, le pelliste a fait un malaise et a été examiné par un médecin de Cauterets qui l’a évacué en urgence vers le centre hospitalier de Tarbes. L’homme souffrait de douleurs thoraciques et les médecins ont d’abord pensé à un problème cardiovasculaire. Il avait également de la fièvre. Il a alors été vu par Florian Busato, médecin infectiologue, qui a suspecté une contamination à la leptospirose, compte tenu de son intervention dans de l’eau stagnante suite aux crues et de sa plaie à la main lavée dans le torrent.

Extrait de Polynésie 1ère, du 20 janvier 2015/ Gilles TAUTU avec Pierre Emmanuel GAROT

Les récentes pluies incessantes sont propices à la leptospirose. Cette maladie bactérienne est encore présente sous nos climats chauds et humides. Le risque de contamination augmente notamment aux embouchures des rivières. Les responsables d’écoles de surf sont d’ailleurs très vigilants et évitent la baignade dans les zones à risques […] Ce week-end, un surfeur de 14 ans est décédé de la leptospirose. Les responsables de club déplorent le manque de prévention et d’information de la part des autorités et font appel à la vigilance de leurs élèves.

Cependant les activités de loisirs représentent une part importante des cas d’exposition (baignade, pêche, canoë kayak, etc.) dans la série bisontine publiée en 2013.

Cette augmentation des cas dus aux loisirs a également été documentée dans diDérentes études scientiEques, en raison notamment du manque de connaissance de la pathologie et de ses modes de contamination parmi les pratiquants d’activités à risque. On déplore ainsi, en février dernier, la mort d’un adolescent en Polynésie Française, décédé de la leptospirose après avoir surfé à l’embouchure d’une rivière.

Cette augmentation des cas dus aux loisirs a également été documentée dans différentes études scientifiques, en raison notamment du manque de connaissance de la pathologie et de ses modes de contamination parmi les pratiquants d’activités à risque.

D’après l’étude, l’âge est un critère de gravité : les patients ayant développé une forme grave étaient âgés d’environ 49 ans, contre 34,5 ans pour les patients qui ont développé des formes bénignes. Un seul cas grave a connu une issue défavorable, et la durée d’hospitalisation était d’environ 5 jours pour les formes sévères.

De plus, on observe que le sérogroupe icterohaemorrhagiae est associé aux formes sévères avec 2/3 des patients atteints d’une leptospirose due à ce sérogroupe qui ont développé une forme grave, contre 1/4 pour le sérogroupe grippotyphosa, par exemple.

La majorité des cas ont été déclarés entre juillet et novembre, période à laquelle la leptospirose atteint son pic d’incidence. Cette période est particulièrement propice en raison de la météo, chaleur et pluies, favorable à la bactérie. Les éléments météorologiques comme les inondations jouent également un rôle prépondérant dans l’apparition des cas car ils contribuent à répandre la bactérie dans l’environnement.

En conclusion le contexte est particulièrement important dans le diagnostic de la leptospirose qui ne peut être fortement suspectée qu’au travers d’un interrogatoire du patient sur ses activités professionnelles et de loisirs.

Pour plus d’information :
Estavoyer & al, Leptospirose en Franche-Comté : données cliniques, biologiques et thérapeutiques, Médecine et Maladie Infectieuses 43. 2013: 379-385
leptospirose@imaxio.com

 

Références bibliographiques :

Rapport d’activité 2013, Centre National de Référence des Leptospires, Institut Pasteur de Paris F. Aviat, La leptospirose, zoonose de loisir et zoonose professionnelle : rôle des rongeurs et de l’eau, Epidémiol. et santé anim., 2004, 45, 55-60

Regards sur la Leptospirose n°1

 

Édito

La leptospirose est une maladie identifiée depuis plus d’un siècle à travers toutes les régions du monde mais qui reste à ce jour peu surveillée voire négligée, d’où une sous-notification des cas. Les épisodes d’épidémies observés lors de manifestations climatiques exceptionnelles amènent les organismes internationaux à se pencher sur cette pathologie qui peut être un problème de santé publique dans certaines régions. La France, de son côté, n’est pas en reste puisque nous sommes le pays industriel déclarant le plus de cas de leptospirose avec plus de 600 cas déclarés chaque année.

De nouvelles souches sont régulièrement découvertes, avec des profils de gravité variés qui peuvent aller jusqu’à 5 à 20% de mortalité en fonction des conditions locales (zone, plan de gestion des eaux, habitudes de vie…).

C’est dans une volonté d’informer et de communiquer sur une zoonose trop souvent sous-estimée et potentiellement grave, que nous éditons cette 1èrelettre d’information sur la leptospirose à destination du corps médical des services de santé au travail et des services de prévention.

Alexandre LE VERT, Directeur Général IMAXIO

 

600 cas annuels
en France (2)

 

Références bibliographiques :

(1) http://www.who.int/water_sanitation_ health/diseases/leptospirosis/ fr/

(2) Rapport d’activité – années 2006 à 2010, édité par le centre national de référence de la Leptospirose. Institut Pasteur de Pris

(3) Soares and al, Spatial and seasonal analysis on leptospirosis in the municipality of Sao Paulo, Southeastern Brazil, 1998 to 2006. PLOS Neglected Tropical Diseases, April 2008, Volume 2, Issue 4

(4) B.Reis & al, Impact of environment and social gradient on Leptospira infection in urban slums. Rev Saude Publica, 2010; 44(2)

(5) Rapport du groupe de travail du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France: Nouvelles recommandations relatives à la prévention du risque chez les personnes exposées à la leptospirose. 18 mars 2005

(6) J.Stern & al, Outbreak of Leptospirosis among adventure race participants in Florida, 2005. CID 2010:50 (15 March) – 843 – 849

(7) P.Hochedez & al, Outbreak of leptospirosisi after a race in the tropical Forest of Martinique. The Am. J. Med. Hyg., 84(4).2011, pp.621-626

(8) http://www.anses.fr/index.htm

Une zoonose à répartition mondiale

Animaux, hommes, zone rurale, zone urbaine, la leptospirose est une maladie infectieuse à répartition mondiale1. On évalue chaque année à 500 000 le nombre de cas sévères avec une létalité comprise entre 5% et 20%2 en fonction des zones géographiques, des plans de gestion de l’eau et des habitudes de vie des populations.

Les animaux ont un rôle clé dans la distribution de la maladie. Les rongeurs, porteurs sains, peuvent contaminer par contact direct leurs congénères lors de la reproduction ou toutes autres espèces animales par contact avec les urines contaminées. On parle de contact indirect, lorsque la contamination s’opère dans un environnement souillé par la bactérie (eau douce des rivières, flaques, cours d’eau, boues…).

Les cas de transmission interhumaine ne se produisent que rarement1. La contamination chez l’homme se fait principalement par contact indirect avec une eau souillée, lors d’une activité professionnelle, sportive ou récréative (canoë-kayak, pêche, baignades…). La proximité des populations avec les réservoirs est un facteur d’autant plus aggravant. A ce titre l’urbanisation galopante, mal contrôlée et les critères socio-économiques peuvent avoir un impact sur l’incidence de la leptospirose. Plusieurs études réalisées au Brésil3,4 ont démontré que les populations ne bénéficiant pas d’un approvisionnement en eau et d’un réseau d’égout étaient beaucoup plus exposées à la leptospirose que dans les zones résidentielles. Ce phénomène est d’autant plus accentué lors des saisons à fortes précipitations où les sols lessivés par les eaux de pluie entraînent les bactéries vers les cours d’eau, lacs… et donc les zones d’habitation. La contamination est d’autant plus importante que les populations défavorisées ne sont pas équipées de vêtements ou de chaussures adaptés à une bonne protection. Ainsi, dans les régions tropicales ou subtropicales, l’incidence peut être 100 fois plus élevée que dans les régions tempérées (incidence chez l’homme : 100 pour 100 000 habitants par an sous les tropiques humides)2. En zone tempérée, le risque est bien réel mais méconnu à cause notamment d’absence de structure de surveillance. En France, le Centre National de Référence des Leptospires au sein de l’Institut Pasteur, analyse chaque année entre 3000 et 4000 sérums pour le diagnostic de la leptospirose. Nous sommes le pays industrialisé où l’on déclare le plus de cas de leptospirose humaines avec près de 600 cas annuels dont la moitié sont diagnostiqués dans les DOM-TOM2. Mais ce chiffre ne représente qu’une partie des cas de leptospirose puisque les signes cliniques sont non spécifiques et peuvent évoquer d’autres pathologies comme la grippe saisonnière, la dengue ou encore le Chikungunya (forte fièvre, myalgies, céphalées, nausées…)ou des cas de leptospirose de formes bénignes non référencées.

Les activités à risque sont variées. Dans leur rapport de 2005, le Conseil Supérieur d’hygiène publique de France5 identifie les activités professionnelles les plus à risque parmi les cas de leptospirose enregistrés de 1988 à 2003 : agriculture ou élevage (54,7%), égout ou voirie (14,5%), bâtiments et travaux publics (13%), boucherie ou abattoirs (5,4%)… ou en fonction des activités de loisirs : baignade (30%), pêche (18%), canoë-kayak (8%)…

Des cas groupés ont été observés lors de manifestations sportives, dans le cadre d’une exposition ponctuelle. En 2005, lors d’une course aventure en Floride6, des formes de leptospirose ont été suspectées chez 23% des athlètes parmi les 200 participants. Mais aussi en 2009, lors du Tchimbé Raid de Martinique7, 20 coureurs parmi les 230 au départ ont contracté une leptospirose, dont 5 cas ont développé des formes plus sévères nécessitant une hospitalisation.

Les principaux facteurs de risque identifiés sont les pluies diluviennes intervenues quelques jours avant chacune de ces manifestations sportives, les plaies cutanées des coureurs et l’ingestion d’eau de rivière lors de la course. De fait, la saisonnalité joue un rôle important dans la distribution de la maladie. On observe en métropole un phénomène similaire avec un pic des cas de leptospirose d’août à octobre2, période où les températures sont les plus élevées, les activités nautiques plus nombreuses et le port des équipements de protection individuelle moins respecté.

L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), estime que la leptospirose est l’une des 6 maladies les plus susceptibles d’être affectées par les modifications climatiques en France8.

Interview

Prof. Geneviève
ANDRE-FONTAINE

Doctory Vetenary Medecine

Ecole Vétérinaire de Nantes

Les Mammifères sont sensibles à cette bactérie. Existe-t-il des différences de sensibilité entre les espèces ?

Geneviève ANDRE-FONTAINE. On parle de la sensibilité d’une espèce à une infection si cette infection provoque l’apparition de symptômes chez les individus de cette espèce. Le tableau clinique général est caractéristique de cette espèce, ce qui n’exclue pas des différences de sensibilité individuelle (en fonction du sexe, de l’âge etc..). Les leptospires sont capables d’infecter toutes les espèces de Mammifères. Mais ceci a des conséquences très variables d’une espèce à l’autre.

Ainsi, chez l’Homme et le Chien, l’infection conduit (en 5 à 20 jours) à une maladie polysystémique aiguë voire suraiguë souvent létale en l’absence de traitement. En revanche, les animaux d’élevage (porcs, bovins, chevaux…) développent des symptômes généralement limités à des troubles de la reproduction alors que le Chat ne développe pas de leptospirose clinique caractérisée. La différence de sensibilité des espèces existe donc au sein des espèces domestiques. On retrouve également tous les degrés de sensibilité pour les espèces (et familles zoologiques) de la faune sauvage.

L’eau douce joue un rôle prépondérant dans le schéma de contamination. Les eaux de baignades sont régulièrement testées pour en déterminer la qualité, recherche-t-on les leptospires ?

GAF. Le risque est minoré si les leptospires sont exposés au soleil (UV) mais les zones ombragées constituent un risque. Les contrôles usuels permettant d’apprécier la qualité bactériologique des eaux de baignades ne permettaient pas de mettre en évidence les leptospires et donc leur présence n’est pas recherchée. Mais actuellement le développement d’outils récents de la biologie moléculaire peut mettre en évidence la présence de ces bactéries particulières.

Mais on ne peut actuellement définir une concentration constituant un danger de contamination. En effet, la dose infectieuse dépend de la virulence de chaque souche sauvage et des facteurs individuels des hôtes potentiels. Le danger est présent mais le risque ne peut être mesuré.

Considérez-vous la leptospirose comme une zoonose en réémergence ?

GAF. Parler de réémergence sous-entend que cette zoonose aurait temporairement disparu depuis sa découverte au début du XX° siècle en Europe (souche Verdun !) et au Japon. Ce qui n’est pas le cas. Les risques de contamination humaine ont été limités par l’évolution des conditions sanitaires. Mais rien n’a modifié la pression infectieuse induite par le portage de la faune sauvage.

Par ailleurs les activités de loisirs se sont développées : activités nautiques, voyages en zone tropicale. L’eau (et la faune sauvage) sont les éléments majeurs du cycle épidémiologique. Les cas de zoonose de loisir ont donc progressé. Par l’évolution de ses activités, l’Homme augmente le risque de contamination pour un danger qui est toujours resté présent dans l’environnement. En revanche, l’évolution climatique, avec réchauffement global est favorable à la survie prolongée des leptospires dans des eaux douces dont celles des zones tempérées moins soumises au gel capable d’inactiver les leptospires. Par ailleurs, l’augmentation des cyclones, inondations etc. sont autant de conditions environnementales favorables à la diffusion des leptospires infectieux. Alors doit-on parler de « réémergence » ou d’évolution épidémiologique ?

Voies Navigables de France, quel plan de gestion des risques leptospirosiques ?

Les Voies Navigables de France (VNF) gèrent, exploitent et développent 40 000 hectares de domaine public fluvial en France. A ce titre la leptospirose fait partie de leur préoccupation quotidienne. En effet le contact direct de l’eau et le voisinage des rongeurs, vecteurs potentiels de la maladie, fait de cet environnement une zone d’exposition pour certains salariés des VNF comme les éclusiers, plongeurs, agents de maintenance, etc.

Ainsi, sur le secteur Sud Est, ce sont une centaine de personnes travaillant en bord des voies d’eau qui sont concernées et une campagne de sensibilisation a été mise en place depuis 2008. Pour Sylvain ROBIER, Chef du bureau Sécurité Prévention de la région, la prévention passe avant tout par une bonne communication : dès la visite médicale d’embauche les agents exposés sont informés du risque de contamination par le médecin du travail, voire vaccinés si l’exposition le nécessite. Il s’agit bien souvent d’une découverte de la maladie pour les employés concernés.

La prévention passe avant tout par une bonne communication

Par la suite Mr ROBIER les informe sur les risques lors de la Journée des Nouveaux Arrivants. L’accent est mis sur les voies de transmission et la description des symptômes pour que chaque agent soit attentif en cas de syndrome grippal soudain et parle du risque d’exposition à son médecin traitant. Un rappel est également fait une fois par an, sur chaque site de la région, à l’occasion d’une réunion générale sur le thème de la prévention et de la sécurité au travail. Le rôle des Equipements de Protection Individuel est particulièrement souligné et suivi, au même titre que les mesures d’hygiène (ex : utilisation des douches portatives mises à la disposition des agents).

En effet, avec les années, l’appréciation du risque de contamination tend à diminuer. Les managers et chefs d’équipes jouent alors un rôle primordial sur le terrain en relayant l’information auprès des agents et en s’assurant du respect des mesures de prévention au quotidien, notamment sur des situations à risque mal appréhendées : utiliser son téléphone portable, fumer ou manger sur son lieu de travail. C’est pourquoi ils sont sensibilisés au même titre que les agents.

Agenda :

8 novembre 2012 à Lille
½ Journée d’informations sur la leptospirose

14 décembre 2012 à Toulouse
Journée de la Société de Médecine du Travail de Midi-Pyrénées

 

Congrès Secours Santé
29, 30 et 31 mai à Lille

32ème Journées nationales de Santé
au Travail dans le BTP

13 et 14 juin 2013 à Lyon
Journées franco-suisses

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