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La Leptospirose

Une maladie infectieuse sous estimée et potentiellement grave

Regards sur la Leptospirose n°12

Mathieu Picardeau

Responsable du Centre National de
Référence de la Leptospirose (CNRL)
et Centre Collaborateur de
l’Organistion Mondiale de la Santé
(OMS) pour la leptospirose à l’Institut
Pasteur de Paris.

Nouvelle année record en France pour le nombre de cas de leptospirose

Selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France dans un numéro spécial du Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH)1, la leptospirose a atteint pour la deuxième année consécutive en 2015 une incidence record sur le sol métropolitain, avec 1 cas pour 100 000 habitants. Dans les Départements et Collectivités d’Outre-Mer, elle constitue un problème de santé publique significatif, avec des cas qui peuvent être particulièrement sévères.

Selon Mathieu Picardeau, responsable du Centre National de Référence de la Leptospirose (CNRL), la France métropolitaine est l’un des pays industrialisés les plus touchés par cette maladie2. Avec 631 cas enregistrés en 2015, la forte recrudescence déjà notée en 2014 est confirmée, l’incidence étant deux fois plus élevée qu’en 2011. Dans les Départements et Collectivités d’Outre-Mer (DOM-COM), l’incidence est de 5 à 50 fois plus élevée qu’en métropole. En métropole, ce sont les régions Champagne-Ardenne et Franche- Comté qui ont été les plus touchées en 2015, avec une incidence supérieure à 2 cas pour 100 000 habitants. Depuis 2011, la Franche-Comté a d’ailleurs systématiquement présenté une incidence supérieure à la moyenne nationale, les autres régions les plus touchées étant la Basse-Normandie et l’Aquitaine. A l’inverse, l’Alsace, le Languedoc-Roussillon, la Picardie et la Lorraine sont plus épargnées. Plus de 75% des cas sont des hommes, avec un âge moyen de 45 ans, et un plus grand nombre de cas a été recensé sur chacun des mois d’août à octobre.


Incidence de la leptospirose par région
Source : CNRL

« Rappel :

Dans ses formes les plus sévères,  la leptospirose peut entraîner une insuffisance rénale aiguë, des atteintes neurologiques, des troubles hémorragiques majeurs, une insuffisance respiratoire, et dans certains cas le décès du patient. »

Les DOM-COM : une zone endémique

Si la leptospirose est une zoonose cosmopolite, elle est plus particulièrement favorisée par un climat chaud et humide, en particulier celui des Départements et Collectivités d’Outre-Mer, où la population est plus largement exposée. Dans ces régions, où l’endémicité est soutenue, les épisodes pluvieux intenses et événements climatiques extrêmes entraînent régulièrement des épidémies. A cela s’ajoute une urbanisation mal contrôlée, avec des zones insalubres propices à la propagation des rongeurs. La leptospirose est donc considérée comme un problème de santé publique majeur sur ces territoires. Une étude menée à La Réunion montre que, contrairement à ce qui se passe en métropole, les contaminations liées aux activités agricoles ou professionnelles restent largement prépondérantes par rapport à celles qui sont liées aux loisirs 3. Même constat en Guyane, où une activité professionnelle à risque a été retrouvée dans 64% des cas analysés entre 2007 et 2014, notamment l’orpaillage 4.

Pour plus d’information :
www.leptospirose-prevention.fr
ou leptospirose@imaxio.com

Le sérogroupe Icterohaemorrhagiae associé aux cas les plus sévères

Le BEH nous rappelle que la leptospirose est une des zoonoses les plus répandues dans le monde, et qu’elle pourrait être responsable de quatre fois plus de décès que la dengue 5. Le sérogroupe Icterohaemorrhagiae, responsable d’environ 1/3 des cas recensés par le CNRL chaque année, est le plus présent sur nos territoires. Il est aussi associé aux formes les plus graves. Ainsi, une étude menée en Franche-Comté montre que ce sérogroupe est responsable de 67% des cas graves à l’hôpital 6. De plus, Taylor, dans sa revue de la littérature mondiale publiée en 2015, soulignait qu’il était lié à une mortalité bien supérieure à celle des autres sérogroupes pour les cas non traités de leptospirose, avec un taux de 13,6% 7.

A la Réunion, en particulier, la leptospirose revêt des formes particulièrement graves. Le sérogroupe Icterohaemorrhagiae, largement majoritaire, y est responsable de nombreux cas sévères, souvent avec atteinte pulmonaire 3,8. Entre 2004 et 2015, 93% des malades identifiés ont été hospitalisés et 33% ont été admis en service de réanimation au cours de leur hospitalisation. La létalité moyenne sur la période est de 5%, malgré la densité et la qualité du système de soins. Il est intéressant de noter que les rats ne sont pas les seuls responsables des contaminations humaines sur l’île et que les nombreux chiens errants, infectés par les génotypes de L. interrogans retrouvés dans la totalité des cas humains graves, pourraient être à l’origine d’un nombre important de ces cas 8.

Une étude récente menée en Martinique montre également que le sérogroupe Icterohaemorrhagiae est à l’origine de 91% des cas sévères entre 2010 et 2013 et qu’il est clairement associé au degré de gravité de la maladie 9. Même conclusion en Guadeloupe, où il a été associé à 75% des cas sévères analysés en 2003/2004 10, et en Nouvelle-Calédonie où il a été associé à 77% des cas mortels entre 2008 et 2011 11.

Dans ces régions, le renforcement des mesures de prévention et la vaccination contre la leptospirose à Icterohaemorrhagiae pour les professions à haut risque représentent des enjeux importants pour diminuer l’incidence et la létalité de la leptospirose 3.

Références bibliographiques

1. La leptospirose dans les régions et départements français d’outre-mer. BEH 8-9. 4 avril 2017. Disponible sur http://invs.santepubliquefrance.fr
2. Bourhy P, Septfons A, Picardeau M. Diagnostic, surveillance et épidémiologie de la leptospirose en France. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):131-7.
3. Pagès F, Kurtkowiak B, Jaffar-Bandjee MC, Jaubert J, Domonte F, Traversier N, et al. Épidémiologie de la leptospirose à La Réunion, 2004-2015. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):137-46.
4. Epelboin L, Le Turnier P, Picardeau M, Schaub R, Petit-Sinturel M, Villemant N, et al. La leptospirose humaine en Guyane : état des connaissances et perspectives. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):168-75.
5. Bertherat E. Éditorial. La leptospirose: une maladie émergente ou un problème émergent ? Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):130.
6. Estavoyer JM et al. Leptospirosis in Franche-Comté (FRANCE): Clinical, biological, and therapeutic data. Med Mal Infect. 2013 Sep;43(9):379-85.
7. Taylor AJ, et al. (2015). A Systematic Review of the Mortality from Untreated Leptospirosis. PLoS Negl Trop Dis 9(6): e0003866.
8. Tortosa P, Dellagi K, Mavingui P. Les leptospiroses dans les îles françaises de l’Océan Indien. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):157-61.
9. Hochedez P, et al. Factors Associated with Severe Leptospirosis, Martinique, 2010-2013. Emerg Infect Dis. 2015 Dec.
10. Herrmann-Storck C et al. Severe Leptospirosis in Hospitalized Patients, Guadeloupe. Emerg Infect Dis. 2010 Feb; 16(2): 331–334.
11. Tubiana S et al. Risk Factors and Predictors of Severe Leptospirosis in New Caledonia. PLoS Negl Trop Dis. 2013 Jan; 7(1): e1991.

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