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La Leptospirose

Une maladie infectieuse sous estimée et potentiellement grave

Étiquette : prévention

La journée de la Sécurité et de la Santé au travail

leptospirose atelier

Le 28 avril prochain, aura lieu la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.

C’est l’Organisation Internationale du Travail, agence de l’ONU, qui a été la première à prendre l’initiative d’instaurer cette journée consacrée à la commémoration des morts et blessés au travail.

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises engagées pour la santé de leurs collaborateurs saisissent l’opportunité de planifier cette journée en organisant des ateliers, animations et discussions dédiées à la sécurité, la santé et au bien-être au travail.

Ces actions sont de véritables leviers et permettent de :

  • Rappeler les enjeux de la santé et de la sécurité au travail
  • Sensibiliser les salariés
  • Renforcer les bonnes pratiques
  • Redonner du sens aux actions de prévention

 

Vous employez des salariés à risque de leptospirose et souhaitez organiser un atelier leptospirose lors de votre Journée de la Sécurité et de la Santé au Travail ?

Contactez-nous, nos chargés d’information sont à votre disposition pour organiser une sensibilisation à la leptospirose dans vos locaux !

Salon du Carrefour des Gestions Locales de l’Eau

Cette nouvelle édition du salon à lieu du 24 au 25 janvier au

Parc des Expositions de Rennes – (Accès par le Hall 5) – La Haie Gautrais (CS 27 211) – 35170 BRUZ

 

Participez à la conférence « Focus » du mercredi 24 janvier 2018 de 17h30 à 18h00  au cœur du salon:
Leptospirose, une maladie en réémergence : êtes-vous concerné et comment se protéger ?

 

 

Cette conférence sera animée par Anne Julliat, Directrice Marketing et Ventes de IMAXIO, société de biotechnologie spécialisée dans la prévention contre la leptospirose

Nous pourrons vous informer sur :

  • L’évolution de l’incidence de la leptospirose qui a doublé ces dernières années
  • L’impact de la dernière loi travail sur les modalités de suivi des personnes exposées professionnellement aux agents biologiques de type 2 dont fait partie la leptospirose
  • La responsabilité de l’employeur en matière de prévention des maladies professionnelles

* Consultez le site du salon pour vous inscrire gratuitement avec le code EXPOCGLE19 strictement confidentiel : http://cgle2018.site.exhibis.net/visiteur.htm

**Pour plus d’information,  n’hésitez pas à nous contacter.

Symposium IUSTE des professionnels de services de Santé au Travail

Retrouvez notre Chargé d’Information et de Prévention sur le stand Imaxio jeudi 7 et vendredi 8 décembre 2017 lors du Symposium des professionnels de services de santé au travail organisé par l’IUSTE (Institut Universitaire Santé au Travail et Environnement).

 

Cette année la rencontre a lieu au Pôle Formation CCI de STRASBOURG – 234 avenue de Colmar 67000 Strasbourg.

Nous serions ravis de vous rencontrer et de répondre à vos questions sur la leptospirose humaine et sa prévention sur notre stand Imaxio.

Pour toute demande de rendez-vous, n’hésitez pas à nous contacter.

Retrouvez le programme complet du Symposium IUSTE.

PREVENTICA Strasbourg du 7 au 9 novembre.

Préventica Strasbourg : Participez à la conférence du mercredi 8 novembre à 10h30 portant sur les maladies professionnelles et responsabilités juridiques

Maître Michel Ledoux et Anne Julliat animeront le mercredi 08 novembre à 10h30 en salle E, une conférence sur les maladies professionnelles et responsabilités juridiques : Quels enjeux pour le suivi des travailleurs exposés à la leptospirose ? Après la conférence, ils répondront à vos questions sur le stand B26 du cabinet M. Ledoux & Associés.

Inscription et informations en cliquant ici.

Regards sur la Leptospirose n°13

Sophie Fantoni-Quinton,

Professeur des Universités, Praticien
Hospitalier, Docteur en Droit,
Université de Lille 2 / CHRU Lille

Fonction publique et prévention : quelle responsabilité de l’employeur public ?

En mars 2016, la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) publiait un numéro relatif à la prévention des risques professionnels et, notamment, aux mesures mises en oeuvre par les employeurs publics et privés. Le constat est sans appel, les stratégies de prévention des risques professionnels ont été moins actives dans la fonction publique. Seulement 50% des établissements, toutes fonctions publiques confondues, ont déclaré avoir élaboré ou révisé leur Document Unique d’Evaluations des Risques (DUER), corollaire nécessaire à la mise en oeuvre des stratégies de prévention.

« Si l’employeur public

n’a pas mis en place

les moyens de prévention adéquats,

on lui reprochera un manquement

à l’obligation de sécurité de résultat »

Interview – Sophie Fantoni-Quinton : Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, Docteur en Droit, Université de Lille 2 / CHRU Lille

La leptospirose est-elle une préoccupation de la santé-travail intéressant la fonction publique ?

Sophie Fantoni-Quinton. La leptospirose a récemment fait l’objet d’un dossier par le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire BEH (avril 2017) où ses auteurs s’accordent à dire que ce risque est récurrent. On comptabilise de plus en plus de cas de leptospirose malgré l’intérêt relatif porté à cette maladie. Elle fait partie de la liste des agents biologiques de type II c’est-à-dire que ce risque biologique ne nécessite pas de suivi renforcé (comme pour les agents biologiques de type III et IV) mais il nécessite tout de même la mise en place de mesures de prévention adéquate. La DGT (Direction Générale du Travail), suite à la loi du 8 août 2016 et au décret du 27 décembre 2016 modernisant la médecine du travail et les services de santé au travail rappelle bien qu’il n’y a pas de liste de métiers préétablie exposant spécifiquement aux agents biologiques de type II. Ceux-ci se retrouve dans une multitude de secteurs et notamment dans la fonction publique : égoutiers, agents de station d’épuration des eaux, aides à domicile, agents d’entretien des espaces naturels, … En réalité, les agents biologiques de groupe II restent peu connus des services de santé au travail, il faut donc repréciser les recommandations, les bonnes pratiques mais aussi les responsabilités. Sur ce point, la responsabilité des employeurs publics et privés se recoupent même si chaque secteur entretient une spécificité.

Quels sont les risques juridiques et financiers pour l’employeur public ?

SFQ. Il s’agit de s’interroger sur des mises en causes potentielles de la responsabilité de l’employeur public lorsque les mesures de prévention n’ont pas été mises en place. Un manquement à l’obligation de sécurité peut se traduire par la reconnaissance d’une faute inexcusable de l’employeur en cas de dommage. L’employeur peut être condamné pénalement pour ne pas avoir mis en place la démarche de prévention, y compris dans le cadre d’une infraction involontaire, notamment en cas de non-respect des préconisations du médecin de prévention. Au-delà de la responsabilité de l’employeur, on peut également interroger celle des services de médecine de prévention, car ce sont leurs conseillers.

Quelle est la responsabilité du médecin de prévention ?

SFQ. Le médecin de prévention est le conseiller de la collectivité sur la prévention des risques professionnels. S’il est défaillant dans cette mission et que l’employeur public est condamné, il peut tenter une action récursoire contre le service de médecine de prévention. Soit il a son propre service, (dans les grandes collectivités locales par exemple) il ne va alors pas se retourner contre le service qu’il finance mais peut mettre en oeuvre une sanction disciplinaire. Soit il a fait appel à un service extérieur et on pourrait imaginer que l’employeur public puisse entamer contre celuici une action en justice. Ainsi, dans le secteur privé, des entreprises ont été condamnées sur le plan pénal parce qu’elles n’avaient pas organisé les visites médicales, la chambre criminelle de la cour de cassation considérant que l’entreprise était responsable. L’entreprise s’est par la suite retournée contre le service de santé au travail. On peut donc imaginer que la responsabilité civile des services de prévention puisse être impliquée.

Comment se caractérise concrètement la prévention des agents biologiques ?

SFQ. Les principes généraux de prévention sont codifiés à l’article L. 4121-2 du Code du travail. L’employeur doit éviter les risques ; les évaluer ; les combattre à la source ; adapter le travail à l’homme ; tenir compte de l’évolution de la technique ; remplacer ce qui est dangereux ; planifier la prévention ; prendre des mesures de protection collectives et individuelles ; donner des instructions appropriées aux travailleurs.

Exemples de mesures individuelles de protection contre les agents biologiques :

• Port de gants, bottes, cuissardes, vêtements protecteurs, de lunettes anti projections • Désinfection à l’eau potable et au savon ou à l’aide d’une solution antiseptique de toute plaie ou égratignure, ainsi que leur protection ultérieure par un pansement imperméable.

• Information à l’embauche, régulièrement renouvelée, ciblée sur la maladie, sur l’importance des mesures de protection individuelle et la nécessité de consulter rapidement un médecin en cas de syndrome grippal

• Les salariés régulièrement confrontés à certains agents biologiques peuvent se voir recommander le vaccin par le médecin de prévention (leptospirose par exemple).

« Il faut donc retenir que l’employeur ne peut en aucun cas obliger son salarié à se vacciner.

En revanche, il a une obligation de sécurité de résultat »

Pour plus d’information :
www.leptospirose-prevention.fr
ou leptospirose@imaxio.com
Cas pratique : Obligation de prévention et place de la vaccination : Retour sur la profession d’égoutier dans la ville de Paris

La profession d’égoutier fait figure de profession à risque en termes d’exposition à la leptospirose. Jusqu’à récemment, il existait une différence significative entre les égoutiers de la Ville de Paris et les égoutiers « de province ». En effet, l’arrêté n°76-739 du Préfet de Paris du 24 Août 1976 relatif au recrutement du personnel ouvrier de la Ville de Paris, faisant, en particulier, obligation aux égoutiers de Paris de se vacciner contre la leptospirose. Cette obligation vaccinale a été reconduite par le conseil de Paris dans sa délibération du 22 janvier 1979.

Un recours a été déposé contre la Mairie de Paris se basant sur le principe jurisprudentiel rendant illégale toute tentative d’imposer un vaccin dont l’obligation n’est pas établie par le législateur. (N.B. On compte actuellement 4 vaccinations obligatoires pour certains professionnels, en plus de celles obligatoire en population générale (hépatite B, tuberculose, grippe et typhoïde).

Finalement, le tribunal administratif de Paris dans son jugement du 27 décembre 2012 indique que « si les dispositions des articles L4121-1 et 4121-2 du code du travail, rendues applicable à la ville de Paris par l’article 108-1 de la loi du 26 janvier 1984 obligent l’employeur à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs, elles ne lui donnent aucune compétence en matière d’obligation vaccinale ».

Il faut donc retenir que l’employeur ne peut en aucun cas obliger son salarié à se vacciner. En revanche, il a une obligation de sécurité de résultat, ainsi s’il recommande la vaccination, associée aux autres moyens de prévention, que le salarié tombe malade et cherche à engager la responsabilité de son employeur, il pourra faire valoir d’une part cette recommandation et d’autre part la preuve du refus de vaccination par le salarié.

Références bibliographiques

1. La leptospirose dans les régions et départements français d’outre-mer. BEH 8-9. 4 avril 2017. Disponible sur http://invs.santepubliquefrance.fr
2. Bourhy P, Septfons A, Picardeau M. Diagnostic, surveillance et épidémiologie de la leptospirose en France. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):131-7.
3. Pagès F, Kurtkowiak B, Jaffar-Bandjee MC, Jaubert J, Domonte F, Traversier N, et al. Épidémiologie de la leptospirose à La Réunion, 2004-2015. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):137-46.
4. Epelboin L, Le Turnier P, Picardeau M, Schaub R, Petit-Sinturel M, Villemant N, et al. La leptospirose humaine en Guyane : état des connaissances et perspectives. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):168-75.
5. Bertherat E. Éditorial. La leptospirose: une maladie émergente ou un problème émergent ? Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):130.
6. Estavoyer JM et al. Leptospirosis in Franche-Comté (FRANCE): Clinical, biological, and therapeutic data. Med Mal Infect. 2013 Sep;43(9):379-85.
7. Taylor AJ, et al. (2015). A Systematic Review of the Mortality from Untreated Leptospirosis. PLoS Negl Trop Dis 9(6): e0003866.
8. Tortosa P, Dellagi K, Mavingui P. Les leptospiroses dans les îles françaises de l’Océan Indien. Bull Epidémiol Hebd. 2017;(8-9):157-61.
9. Hochedez P, et al. Factors Associated with Severe Leptospirosis, Martinique, 2010-2013. Emerg Infect Dis. 2015 Dec.
10. Herrmann-Storck C et al. Severe Leptospirosis in Hospitalized Patients, Guadeloupe. Emerg Infect Dis. 2010 Feb; 16(2): 331–334.
11. Tubiana S et al. Risk Factors and Predictors of Severe Leptospirosis in New Caledonia. PLoS Negl Trop Dis. 2013 Jan; 7(1): e1991.

Invitation à une demi-journée d’information médicale à Arras

Invitation à une demi-journée d’information médicale  sur les agents biologiques de type 2 : focus sur la leptospirose le 14 novembre 2017 à

L’institut de Formation Pédagogique – site d’Arras – 17 avenue Paul Michonneau – 62000 ARRAS.

Cette après-midi sera présidée par :

Pr Paul FRIMAT, Président de l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France

Avec comme interventions :

Pr Paul FRIMAT, Président de l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France

« Définition des agents biologique de type 2 et principes de prévention. »

Dr Pascale BOURHY, Directrice Adjointe du Centre National de Référence de la Leptospirose à l’Institut Pasteur, et centre collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la leptospirose

« L’épidémiologie de la leptospirose et les tests de diagnostic. »

Dr ESTAVOYER, Ancien Chef de Service Maladies Infectieuses et Tropicales, CHU Besançon

« Les multiples présentations cliniques de la leptospirose humaine et sa prévention. »

Pr Sophie FANTONI, Professeur des Universités et Praticien Hospitalier, Docteur en Droit, Université de Lille 2 / CHRU Lille

« Responsabilité de l’employeur privé et public vis-à-vis des agents biologiques de type 2 »

Cette ½ journée d’information est gratuite et ouverte à tous les professionnels de santé. Vous pouvez encore vous inscrire en cliquant ici.

Leptospirose : la « maladie des rats » atteint des niveaux records en France

Le nombre de cas de leptospirose a doublé depuis 2011, et est à son plus haut niveau depuis 1920.

Tombée dans l’oubli, la « maladie des rats » frappe toujours. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), du 4 avril, alerte sur la résurgence de la leptospirose en France métropolitaine. Le nombre de nouveaux cas est à son plus haut depuis 1920, et deux fois plus élevé qu’en 2011.

Pour lire entièrement cet article de l’express.

7èmes journées scientifiques européennes du service de santé et de secours médical des sapeurs-pompiers

prévention pompiers leptospirose

Action de prévention auprès des sapeurs-pompiers durant les 7èmes journées scientifiques européennes du service de santé et de secours médical des sapeurs-pompiers de France à Vannes du 22 au 24 mars 2017.

Le diaporama présenté par Imaxio sur le thème « Que risquent les sauveteurs lors des inondations ? Comment les protéger ? Focus sur la leptospirose » est disponible sur le site de la Fédération des Sapeurs-Pompiers de France via ce lien :

Télécharger le diaporama

Regards sur la Leptospirose n°11

Prolifération de rats dans le milieu carcéral : une situation préoccupante pour la santé

La prolifération de rats dans les prisons nationales a fait l’objet de plusieurs alertes au cours de l’année 2016, avec notamment des cas groupés de leptospirose parmi les détenus d’un centre pénitentiaire d’Île-de-France. Une situation qui fait craindre une recrudescence de cette maladie et a conduit les autorités sanitaires à publier récemment un rapport sur ce sujet.(1) Quelles sont les mesures de prévention qui s’imposent ?

« L’investigation de Santé
Publique France a conduit
à la mise en place de
nouvelles actions
préventives au bénéfice
du personnel pénitentiaire
comme des détenus »

En février 2016, le signalement de deux cas graves de leptospirose – heureusement non fatale – dans un centre pénitentiaire d’Île-de-France a conduit Santé Publique France à mener une investigation épidémiologique au sein de l’établissement.

Dans le premier cas, le détenu s’était blessé au doigt avec un fil de fer barbelé. Après des premiers symptômes de myalgies diffuses, diarrhées, vomissements et sensation de fièvre non objectivée, son état a rapidement évolué vers un choc septique, une infection respiratoire aiguë et une acidose métabolique.

Dans le deuxième cas, le détenu faisait partie de l’équipe en charge du nettoyage des abords extérieurs du bâtiment. Il n’avait pas été vacciné contre la leptospirose malgré la recommandation faite par l’Unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) aux personnes occupant cette fonction. Après une fièvre associée à des arthralgies diffuses invalidantes puis l’apparition de crachats hémoptoïques, et malgré une antibiothérapie, son état a évolué vers un sepsis sévère avec atteinte pulmonaire, atteinte hépatique et insuffisance rénale aiguë.

Un milieu propice au développement de la leptospirose

Aucun autre cas n’a été mis en évidence, mais l’enquête a permis d’identifier des facteurs favorisant la prolifération des rats, vecteurs privilégiés de la leptospirose : consommation de nourriture dans les cellules, habitude d’accrocher des stocks d’aliments aux fenêtres pour pallier le manque de moyens de conservation, évacuation par les fenêtres des déchets alimentaires après chaque repas, malgré la distribution de sacs poubelles.

 

 

Des mesures indispensables pour prévenir l’apparition de nouveaux cas

L’investigation de Santé Publique France a conduit à la mise en place de nouvelles actions préventives au bénéfice du personnel pénitentiaire comme des détenus :

• Travaux de bétonnage des zones enherbées ; • Nettoyage des abords des bâtiments après le déjeuner ;

• Meilleure information des nouveaux arrivants ; et pour les personnes occupant une fonction à risque, comme les détenus chargés du ramassage des débris alimentaires autour des bâtiments et le personnel effectuant des travaux de maçonnerie ou d’électricité :

• Mise en place d’un pédiluve pour rincer les bottes ;

• Création d’un local dédié pour mettre et enlever les équipements de protection, ce qui se faisait auparavant dans les cellules ;

• Suivi des recommandations vaccinales et rattrapage si nécessaire.

« Les rongeurs ne se cantonnent pas aux égouts. D’autres professions sont donc concernées, notamment dans le nettoyage de surface et la gestion des déchets… »

Pour plus d’information :
www.leptospirose-prevention.fr
ou leptospirose@imaxio.com

Avis d’expert :
Aujourd’hui, tous les feux sont verts pour que les rongeurs se multiplient

Expert des rongeurs et de l’impact de leur prolifération sur la santé humaine, Romain Lasseur est le fondateur d’Izipest, cabinet qui apporte un soutien scientifique et technique dans la gestion des espèces nuisibles vectrices de zoonoses.

« La multiplication des populations de rongeurs dans les milieux urbains et péri-urbains est aujourd’hui préoccupante. Dans le cas des prisons, l’environnement est parfois insalubre. Quand les bâtiments sont anciens, les rats peuvent s’installer aisément dans les caves et autres cachettes. La dératisation est donc compliquée car les rats trouvent en permanence de quoi se nourrir : les détenus jettent des aliments par les fenêtres, mais leurs familles leur lancent également de la nourriture par-dessus les coursives. Arrivant des égouts, les rats ont accès à toutes les pièces de vie et installations sanitaires et représentent un danger pour toutes les personnes qui sont présentes dans l’établissement, y compris bien sûr les agents de surveillance.

Mais le problème ne se limite pas aux prisons. En effet, nous gaspillons de plus en plus de nourriture et avons de mauvaises pratiques de gestion des déchets. Quand les poubelles sont vidées le matin et que nous les sortons le soir, les rongeurs ont toute la nuit pour se servir… En même temps, la tendance est au bannissement des produits chimiques et à la protection des espèces animales. Nous créons donc les conditions propices à la recrudescence des populations de rats.

Ne prenons pas à la légère les risques de leptospirose

Les égoutiers sont considérés depuis longtemps comme une population à risque pour la leptospirose. Cependant, aujourd’hui, les rongeurs ne se cantonnent pas aux égouts. D’autres professions sont donc concernées, notamment dans le nettoyage de surface et la gestion des déchets… En dehors des villes, on constate aussi une forte recrudescence des populations de ragondins, qui conduit à une hausse des cas de leptospirose sur les bases nautiques et chez les adeptes du canyoning, de la pêche, de la chasse ou encore des parcours sportifs dans la nature. Et que dire des fermes, où les rongeurs ont de l’espace et de la nourriture pour prospérer ? La promiscuité entre rongeurs et animaux domestiques et entre animaux domestiques et éleveurs favorise la propagation de la maladie.

C’est l’urine des rongeurs qui souille l’environnement et favorise la circulation du pathogène. Aujourd’hui, on joue à l’apprentisorcier avec la leptospirose. Les contacts avec les milieux souillés se multiplient mais la conscience du risque ne suit pas. Il est urgent de cartographier les zones à risque puis, dans ces zones, de lutter contre les rongeurs et vacciner les professionnels concernés, sur recommandation du médecin du travail.

Au cours des formations que je dispense aux professionnels de la dératisation, je me suis rendu compte que la grande majorité d’entre eux ne sont pas vaccinés contre la leptospirose ! C’est un secteur où le turn-over humain est important. L’information ne circule pas suffisamment. Pour les personnes particulièrement exposées, la vaccination, associée aux autres moyens de prévention, est pourtant essentielle contre cette maladie dont le nombre de cas augmente et qui peut être fatale.

Aujourd’hui, la leptospirose progresse car on laisse proliférer les rongeurs, mais il ne faut pas être alarmiste pour autant. Chacun doit réfléchir à son exposition au risque et mettre en place une protection adaptée. »

Références bibliographiques

1. Legout C., Septfons A., Fac C., Picardeau M., Merle C., Fouassier P. et al. Investigation de cas groupés de leptospirose parmi les détenus d’un centre pénitentiaire d’Île-de-France. Saint-Maurice : Santé publique France ; 2016. 24 p. Disponible à partir de l’URL : http://www.santepubliquefrance.fr

Regards sur la Leptospirose n°8

Maître Michel Ledoux,

Avocat à la Cour d’appel de Paris
et spécialiste en santé physique
et mentale au travail.

Maladies professionnelles : quels risques pour l’employeur ?

Le Code du travail impose à l’employeur de prendre toutes les mesures de prévention visant à supprimer ou à réduire les risques résultant de l’exposition aux agents biologiques. Que se passe-t-il s’il ne respecte pas cette obligation ? Dans le cadre d’une exposition à la leptospirose, plusieurs cas ont déjà été portés devant les tribunaux, avec des indemnités versées allant jusqu’à 23 000 euros. Les plaignants n’avaient pas nécessairement contracté la maladie.

« La réparation coûte
désormais plus cher que
la prévention. »

En 2009, un salarié d’une entreprise d’assainissement à Brest reproche à son employeur de ne pas lui avoir procuré les moyens de protection préconisés par le médecin du travail. Celui-ci avait notamment recommandé la vaccination contre la leptospirose. Le salarié ayant démissionné du fait de cette situation, l’entreprise est condamnée à lui verser 20 000 euros de dommages et intérêts, le manquement à l’obligation de sécurité étant jugé suffisamment grave pour imputer la rupture du contrat de travail à l’employeur.

Afin de mieux cerner la responsabilité de l’employeur en matière de maladies professionnelles, nous avons interrogé Maître Michel Ledoux, Avocat à la Cour d’appel de Paris et spécialiste en santé au travail.

Maître Ledoux, la thématique de la santé au travail est désormais au coeur de la vie professionnelle. Pourquoi ?

Depuis 2002, l’employeur est tenu à l’égard de son salarié à une obligation de sécurité de résultat, ce qui signifie que l’employeur est contraint de faire en sorte que son salarié ne soit ni malade, ni accidenté en raison de son travail. Si tel n’est pas le cas, l’employeur peut être contraint de payer d’importants dommages et intérêts.

Quels sont les principes généraux de prévention ?

En vertu des Principes généraux de prévention, figurant dans la 4ème partie du Code du travail, avant le début du travail d’un salarié, l’employeur doit identifier les risques auxquels celui-ci va être confronté. Il doit supprimer les risques quand c’est possible, ou les limiter quand ils ne peuvent pas être supprimés. Enfin, en face des risques résiduels, il doit mettre en place des mesures de sécurité adaptées, afin de rendre l’accident le moins vraisemblable possible et le moins grave possible si malheureusement il survenait. Cette évaluation doit être tracée dans le document unique d’évaluation des risques.

En cas d’atteinte à la santé d’un salarié, quels sont aujourd’hui les risques encourus par l’employeur ?

Il faut distinguer entre deux grandes familles de responsabilités :

La responsabilité civile, qui conduit à verser des dommages et intérêts à une victime d’accident du travail ou de maladie professionnelle.

La responsabilité pénale, qui permet de sanctionner une entreprise ou un dirigeant qui n’aurait pas respecté les dispositions du Code du travail ou du Code pénal.

En matière de responsabilité civile, les employeurs financent le risque accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP) par le paiement de leurs charges sociales à l’URSSAF. Or, schématiquement, la cotisation d’une entreprise est fonction du nombre et de la gravité des AT/MP qui surviennent en son sein. Moins l’entreprise fait de prévention, plus il y a d’atteintes à la santé de ses salariés, plus les arrêts de travail sont longs et les frais médicaux élevés, plus les rentes sont importantes, et plus les charges sociales augmentent.

De surcroît, lorsqu’une atteinte à la santé est due à une négligence de l’employeur, à un manquement aux règles d’hygiène et de sécurité, la victime peut invoquer la « faute inexcusable » de l’employeur. Si cette faute est reconnue, elle recevra des dommages et intérêts complémentaires à la charge finale de l’employeur. Aujourd’hui, la victime n’a plus besoin de démontrer une faute d’une extrême gravité. Il lui suffit de prouver que l’employeur a eu conscience du danger et qu’il n’a pas pris les mesures destinées à le préserver. Quant à la responsabilité pénale, elle peut concerner l’entreprise en tant que personne morale tout comme ses dirigeants. Ceux-ci peuvent être renvoyés devant le Tribunal Correctionnel. Par exemple en cas d’homicide involontaire avec manquement délibéré, l’employeur risque aujourd’hui jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende.

Quant aux infractions à la 4ème partie du Code du travail, l’entreprise ou ses dirigeants risquent, à partir du 1er juillet prochain, jusqu’à 10.000 € d’amende par salarié en infraction.

Est-il déjà arrivé qu’un médecin du travail soit mis en examen ?

Au titre du Code du travail, c’est l’employeur ou son délégataire qui par principe est le seul responsable. En revanche, le Code pénal prévoit une responsabilité cumulative. Ainsi, tous ceux qui commettent une négligence en lien avec une atteinte à la santé peuvent, le cas échéant, engager leur responsabilité pénale.

Dans l’affaire de l’amiante, deux médecins du travail ont été mis en examen pour homicide involontaire et non-assistance à personne en péril.

Pour plus d’information :
www.leptospirose-prevention.fr
ou leptospirose@imaxio.com

Cas pratique : leptospirose et vaccination

Sauf dans quelques cas précisés par le Code de la santé publique, la vaccination est par principe facultative. Toutefois, le Conseil supérieur d’hygiène publique suggère aux médecins du travail de proposer la vaccination dans un certain nombre de situations, en accord avec les Principes généraux de prévention. Le rôle du médecin du travail est de conseiller l’employeur et ses salariés dans le but de respecter ces principes et de garantir la santé des salariés.

Si la vaccination n’est pas proposée à un salarié manifestement exposé à un risque de pathologie professionnelle, cela pourrait être considéré, si les conséquences sont graves, comme une négligence fautive. La responsabilité pénale de l’employeur pourrait alors être engagée, au titre des délits d’homicide ou de blessure involontaire.

Imaginons un salarié qui développe une leptospirose en lien avec son activité… différentes situations peuvent se présenter :

Situation 1 : on a proposé la vaccination au salarié, qui l’a refusée. Il pourra difficilement démontrer une faute inexcusable de son employeur si celui-ci justifie qu’il a pris les mesures de protection et de prévention qui s’imposaient. Sa maladie sera bien reconnue comme étant professionnelle. Et en cas de décès du salarié ou incapacité permanente supérieure à 40%, l’entreprise pourra retrouver sur son compte employeur 480.000€, ce qui conduira à une augmentation importante de ses cotisations AT/MP.

Situation 2 : Le médecin du travail a suggéré la vaccination, mais l’employeur l’a explicitement refusée. Le salarié pourra invoquer la faute inexcusable de son employeur et celui-ci devra payer des dommages et intérêts. Dans cette hypothèse, l’employeur court également le risque d’être poursuivi au titre du Code pénal (homicide et blessure involontaire). Par exemple en cas de blessure involontaire, l’employeur risque jusqu’à trois ans de prison et 45.000 € d’amende. En cas de décès du salarié, il encourt jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 € d’amende.

Situation 3 : Le médecin du travail n’a pas recommandé la vaccination à l’employeur et ne l’a pas proposée au salarié. Le salarié pourra engager une procédure à l’égard de l’employeur qui est responsable au regard des dispositions du Code du travail. Toutefois, cette procédure pourrait être doublée d’un contentieux entre l’employeur et le médecin du travail qui n’a pas rempli son devoir de conseil. On pourrait même imaginer que la responsabilité pénale du médecin du travail soit recherchée en raison de sa négligence.